Je ne serai pas complice de déportation


Posté par Thomas Debesse le 09/09/2015 à 22:59. cc Licence CC 0 (copiez-moi !)

Exceptionnellement, cet article est dessiné :

Je ne serai pas complice de déportation

Je ne serai pas complice de crimes de guerre.
Je ne serai pas complice d’une déportation.

Il est étonnant de voir la communauté européenne s’empresser d’annoncer sa capacité d’accueil suite à la diffusion d’une photo montrant un enfant mort parce qu’il avait tenté de rejoindre l’Europe. Aylan n’est pas mort parce qu’il n’a pas été accueilli, Aylan est mort parce que l’Europe a armé ceux qu’il fuyait, et parce qu’il a tenté de rejoindre l’Europe qui l’accueillait.

On ne peut résoudre ce problème en accueillant les réfugiés qui fuient les hommes que nous avons armé.

La politique d’accueil n’empêchera pas les hommes de fuir leur pays, ni de mourir en déportation.

Avant de tenter cette traversée mortelle, Aylan avait déjà fuit son pays, la Syrie, à cause du drame humanitaire qui s’y joue et dont la France a été actrice en livrant des armes aux terroristes qui tuent, violent et réduisent en esclavage les Syriens. À ce drame humanitaire, l’Europe propose aux Syriens la déportation.

L’Europe organise la déportation des Syriens de trois manière, d’une part en armant une entité terroriste qui a fait des centaines de milliers de morts, d’autre part en refusant d’intervenir pour mettre hors d’état de nuire cette entité terroriste, et dernièrement en organisant une politique d’accueil qui jette sur des routes mortelles les Syriens survivants, les menant à la déportation ou à la mort.

Les Syriens meurent parce que l’Europe a armé leurs bourreaux et ne propose pas d’autre solution que de les déplacer à leurs risques et périls.

L’Europe est sur les deux bords du déplacement de population, elle arme ceux que les réfugiés fuient, et accueille ces mêmes réfugiés. C’est un déplacement de population et cela s’appelle une déportation. Les Syriens sont les premières victimes.

Les Syriens ne sont pas des réfugiés, ce sont des déportés.

La solution au problème Syrien n’est pas la déportation des Syriens, mais la pacification de la Syrie.

Je ne serai pas complice de déportation.


Addendum par Thomas Debesse le 10/09/2015 à 10h47.

Cet article est une réponse à une publication d’Erwan Le Morhedec qui a opposé l’émotion face à un mort et le questionnement qu’il suscite. On ne peut opposer un drame au fait d’essayer de théoriser les causes du drame (quelque soit la pertinence de la théorie). On ne peut opposer la mort au questionnement qu’elle suscite. Quand je vois un mort, je demande pourquoi.

On ne peut dénier à l’homme de se questionner face à la mort, quelque soit la manière dont il cherche ses réponses. Il y a rarement des réponses évidentes, mais quand je vois un mort, je demande pourquoi. Ne pas le faire est inhumain, s’en empêcher est monstrueux.

Une réponse suggérée, même fausse, ne doit pas condamner le questionnement, ou bien l’humanité est déniée à celui qui se questionne.


Addendum par Thomas Debesse le 28/09/2015 à 21h31.

Je vous recommande le très pertinent témoignage Mgr Jeanbart, évêque d’Alep depuis 20 ans, extrait :

Le dernier fléau qui nous frappe aujourd’hui, c’est celui de l’exode, une forme de déportation, qui condamne nos fidèles à un exile avilissant et notre Église deux fois millénaire à un dessèchement étouffant. Les assaillants ont tout fait pour cela. Tout d’abord ils ont terrorisé les citoyens. Ils ont ensuite détruits les usines, le commerce, les institutions et les maisons pour obliger les gens à partir trouver leur gagne pain ailleurs. Ils ont enfin rendu possible le transfuge en laissant des passeurs organiser des convois massifs vers l’Occident.


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Étiquette: Syrie.

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