L’air immense ouvre et referme mon livre


Posté par Thomas Debesse le 14/03/2014 à 00:58. cc Licence CC by (copiez-moi !)

« Il nous faut des racines dans la terre, vivons avec le vent »

Le château dans le ciel, Hayao Miyazaki, 1986

« Le vent se lève !... Il faut tenter de vivre !
L'air immense ouvre et referme mon livre »

Le cimetière marin, Paul Valery, 1920

En 1986, Hayao Miyazaki sort le premier film du studio Ghibli, « Le château dans le ciel ». En 2014 Hayao Miyazaki referme son livre avec « Le vent se lève ».

« Le château dans le ciel » et « Le vent se lève » se terminent sur un cimetière que la vie reprend.

Dans « Le château dans le ciel », Sheeta dit: « Pourquoi Laputa a été détruite ? Je ne le sais que trop bien : Il y a une chanson dans la vallée de Gondoa qui dit: “Il nous faut des racines dans la Terre. Vivons avec le vent.” », alors le vent peut se lever.

Mais déjà, avant « Le château dans le ciel » et le studio Ghibli, « Nausicaä de la vallée du vent » se terminait par ces mots : « Le vent, le vent est revenu », et la dernière image était une jeune pousse qui s’élance dans l’air purifié, qui plonge ses racines dans une terre renouvelée, une jeune pousse au milieu d’un cimetière que la vie reprend (1984).

Cependant, quand le vent s’est levé, quand le vent est revenu, les derniers mots de toute l’œuvre d’Hayao Miyazaki sont « Viens chez moi, j’ai du très bon vin », et c’est par ces mots qu’il invite à l’éternité.


Addendum par Thomas Debesse le 22/05/2014 à 23:49.

En 1985, Hayao Miyazaki et Isao Takahata avaient fondés le studio Ghibli, nommé d’après un vent du Sahara qui avait également donné son nom à un avion italien, le Caproni Ca.309. En 2014, Hayao Miyazaki sort donc « Le vent se lève », racontant la vie du fondateur du Mitsubishi A6M, le fameux Zero.

J’avais commenté l’annonce de ce film pressentant que ce film serait probablement plus qu’un chef d’œuvre, plus qu’une finale, mais une rétrospective sur son œuvre :

Ça promet, Hayao Myiazaki avait démontré dans plusieurs de ses films sa passion pour l'aviation !

Et voilà qu'il choisit pour la dernière œuvre de sa vie de s'inspirer de la vie de l'inventeur de l'avion dont son père et son oncle produisaient les pièces, et donc grâce à qui Hayao doit sa passion…

Certainement, Il a réalisé tous ses autres films pour apprendre à réaliser celui-là. Voilà probablement le film de sa vie, le testament animé qui le relie le Hayao Miyazaki enfant qui rêvait au monde qu'il découvrait, au sage Hayao Miyazaki qui s'efface aux yeux du monde à qui il a appris à rêver. Il va falloir préparer ses mouchoirs, même les hommes, les durs.

Je ne m’attendais pas à être aussi bien confirmé. Le site Buta Connection nous rappelle combien Hayao Myiazaki voulait faire souffler un vent nouveau sur l’animation japonaise.

Et pour ce qu’il en est du mouchoir (« il faut tenter de vivre »), ce qui n’était pas annoncé et que je ne pouvais découvrir qu’en voyant le film, j’écrirai plus tard un article sur le rapport à la souffrance et à la maladie développé dans ce film.


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