Posté par Thomas Debesse le 15/04/2005 à 15:00. Licence CC by (copiez-moi !)
Gustave Courbet, La vague.
Rien ne se dissimule plus malignement que la mer
Rien ne se dissimule plus malignement que la mer,
jusqu’à la dernière seconde, à ceux qui l’approchent et cherchent fébrilement à la découvrir.
Ton cœur a ses marées que je ne pourrai comprendre…
Lentement, imperturbable il va et vient, bat doucement en toi.
Au plus profond de cet océan, gronde, gronde déjà la prochaine tempête qui ravagera mon âme,
Et toujours ces lames lentes, éternelles et inexpliquées…
De ton amour tu fais naître chaque matin l’astre du jour
Pour que dans la douceur de tes bras, tendre il meurt en toi,
Paisiblement, chaque soir.
Que ne donnerais-je pour un peu de toi, mais je ne suis pas le soleil.
Je m’accroche à ce frêle esquif abandonné sur l’immensité tranquille et silencieuse de cet océan.
Et je me perds…
Je perds mon regard dans le vert de tes yeux,
Je perds mon esprit au vent que roulent tes vagues…
Je suis si près de toi, bercé au souffle lent qui coule de ton horizon.
Je ne pourrais cesser de contempler en toi les étoiles innombrables,
Que reflète ton corps lorsque la nuit te drape de son voile.
Dans cette éternité perdue je me sens presque seul.
Que reste-t-il à l’homme perdu ?
Victime d’un naufrage sur ton cœur éperdu,
À te chercher il se meurt de ne point te trouver, si près de toi…
La mer est comme un feu brûlant ma peau attaquée par le sel.
Et toujours plus l’homme amoureux à te chercher se blesse.
La dentelle de ton écume saurait guérir son cœur meurtri…
Mais quand tu m’embaumeras de ton parfum,
Quand de tes lèvres je goûterais la saveur,
Je t’aurais déjà perdue, coulé à l’encre de tes rêves.
M’enfonçant dans ton abîme, à jamais loin de la lumière du jour
Et toujours plus près de la nuit,
Tu pourras écouter, entendre mon chant qui jailli,
De toujours mon âme lente, immortelle et inexprimée.
Et l’homme dans ce firmament sans étoile sera mort, et dans sa perte t’aura trouvée.
Il sera la mer et tu seras cet homme.
Et son cœur battra de tes tressaillements…
L’homme devra se donner en toi pour te recevoir.
Moi je voudrais savoir t’aimer.
Moi je voudrais savoir te donner
Pour toujours mes larmes lentes, éternelles et inexprimées.