Ce que m’a appris Benoît XVI… Pour toi qui suis-je ?


Posté par Thomas Debesse le 07/01/2023 à 20:00. cc Licence CC by (copiez-moi !)

Ce que m’a appris Benoît XVI
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Sommaire :

00:00 Introduction
00:14 Ce que m’a appris Benoît XVI
03:26 Le besoin d’eucharistie de communion
05:38 Une connaissance interne réciproque à l’initiative du Christ
08:54 Pour vous, qui suis-je ?
12:06 L’amitié au risque de la vérité
15:11 Le risque de la connaissance intime à l’initiative de l’autre
16:47 Promo
17:09 Générique

Ce que m’a appris Benoît XVI

Si Benoît XVI me posait la question « Pour toi qui suis-je ? », je sais ce que je répondrai.

[Générique]

J’ai été présent à deux événements avec Benoît XVI, sa visite à Lourdes en 2008, et les Journées Mondiales de la Jeunesse à Madrid en 2011.

Pendant ces JMJ à Madrid je me suis posé des questions auxquelles personne à part le pape ne m’a apporté de réponse. Sur le sujet de l’Eucharistie l’enseignement qui m’a été dispensé pendant ces deux semaines en Espagne ne parlait que d’adoration, mais pas de communion. Que ce soit dans des conférences et autres topos, ainsi que les différents feuillets et livrets qui nous avaient été donnés, les enseignements sur l’eucharistie parlaient d’adoration mais pas de communion.

La deuxième semaine des JMJ l’évêque du diocèse avec lequel j’étais parti a donné une conférence sur l’eucharistie. J’ai écouté attentivement et cet évêque a lui aussi parlé d’adoration mais pas de communion. Je suis allé voir un prêtre organisateur des JMJ pour ce diocèse et qui avait responsabilité dans la pastorale des jeunes, et je lui ai exprimé mon désarroi concernant le fait que l’évêque venait de donner un enseignement sur l’eucharistie en parlant d’adoration sans parler de communion, et qu’aucun de nous n’entendions parler d’eucharistie de communion.

J’avais fait cet effort d’aller voir ce prêtre pour lui exprimer ce besoin, je faisais partie de ces jeunes qui n’avaient pas entendu parler d’eucharistie de communion pendant ces JMJ. Je m’attendais à tout un éventail de réponses ou réactions possibles, entre recevoir une remarque comme quoi c’était une bonne question, ou encore me voir retourner une autre question, par exemple, pourquoi cette préoccupation ?

La réponse m’a décontenancé : « l’évêque sait ce qu’il a à dire ». Par ces mots ce prêtre me signifiait que soit l’évêque avait volontairement choisi de ne pas traiter cet aspect du sujet, soit il fallait considérer a posteriori que si ça s’était fait comme ça c’est que ça devait se faire comme ça. Il semblait évident à ce prêtre que le besoin des fidèles ne devait pas avoir de prise sur l’exercice du discours d’un évêque : il savait ce qu’il avait à dire.

La relation entre les fidèles et le clergé était à sens unique, la connaissance était à sens unique : il y avait un enseignement que le clergé donnait aux fidèles, mais il n’était pas bienvenu pour le fidèle d’exprimer [*que le fidèle exprime] un besoin d’enseignement au clergé. J’ai compris ensuite que cette absence de dialogue et l’absence de réciprocité est en fait l’effet d’une absence de communion.

Ni cet évêque ni ce prêtre responsable de la pastorale des jeunes ne répondaient aux attentes des fidèles quant à l’eucharistie de communion. Ce prêtre aujourd’hui est directeur de séminaire, c’est-à-dire qu’il a reçu pour mission par ce même évêque de diriger l’enseignement de ceux qui vont devenir prêtre et qui devront célébrer l’eucharistie et enseigner l’eucharistie. Alors peut-être est-il précieux que je partage la réponse que j’ai reçue de Benoît XVI, réponse qu’il est le seul à m’avoir donnée, et réponse que je n’ai plus jamais réentendue de personne depuis.

Le besoin d’eucharistie de communion

Avant cela, je vais développer pourquoi il est important de s’intéresser à l’eucharistie de communion. Il est bon que l’Église enseigne et encourage la pratique de l’adoration mais si l’eucharistie n’est qu’adoration, alors il n’y a pas de différence avec le protestantisme autre qu’une différence de moyen ou de manière dans la réalisation de la présence.

Le chrétien peut croire que Dieu est réellement présent parce qu’il croit que Dieu est rendu présent par les paroles de consécration du prêtre et l’actualisation du sacrifice. Le chrétien peut aussi croire que Dieu est réellement présent à cause de la parole « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux » (Mt 18, 20). Bien que la manière selon laquelle se réalise la présence diffère, la relation de l’homme à Dieu peut être exactement la même.

Pendant l’adoration il est possible à un catholique d’avoir la même relation à Dieu qu’un protestant. Mais parce que la communion engage des réalités propres l’expérience de l’eucharistie de communion peut changer beaucoup de choses dans cette relation.

C’est donc Benoît XVI lui-même qui a répondu à mes questions. C’était le dernier jour des JMJ à Madrid, tous les jeunes avaient dormi sur le tarmac de l’aéroport de Cuatro Vientos après une veillée marquée par des conditions climatiques impressionnantes. Ce 21 août 2011 Benoît XVI a donc célébré la messe, prononcé son homélie, et c’est dans cette homélie qu’il a répondu à mes questions.

Il y a peut-être là un signe de l’Esprit-Saint car c’est un pape Allemand qui a répondu en Espagnol à un Français, et malgré cette multiple barrière de langue, sa réponse m’a paru d’une limpidité incroyable. Je ne suis pas un expert en espagnol, mais la réponse du pape me paraissait tellement claire que j’ai traduit l’homélie en simultané à une personne qui se tenait à côté de moi.

Une connaissance interne réciproque à l’initiative du Christ

Quand j’ai appris la mort de Benoît XVI, je me suis souvenu de cette expérience, je me suis souvenu que le pape Benoît XVI avait répondu à une question essentielle pour moi mais 11 ans après je ne me souvenais ni de la question ni de la réponse.

J’ai retrouvé la question dans un courriel que j’avais écrit en 2016 où j’avais raconté à un prêtre qu’à ces JMJ de Madrid de 2011 l’eucharistie de communion était absente de l’enseignement, que l’eucharistie n’était abordée que sous l’angle de l’adoration, et que c’était le pape qui avait répondu à ma question sur l’eucharistie à Cuatro Vientos le dernier jour, comme je viens de vous expliquer.

Mais pour retrouver la réponse, j’ai dû relire l’homélie. Je l’ai relue d’abord en Français sans y retrouver la réponse alors que pourtant la traduction est littérale. J’ai alors relu l’homélie en espagnol, et là, immédiatement, la réponse m’a sauté aux yeux, en quatre phrases, très simples, que je vais vous dire en Français :

« Il y a comme deux manières distinctes de connaître le Christ qui nous sont présentées. La première consiste dans une connaissance externe caractérisée par l’opinion commune. »

« Mais, la foi n’est pas le fruit de l’effort de l’homme, de sa raison, mais elle est un don de Dieu. […] Elle a son origine dans l’initiative de Dieu. »

Voyez, il y a cette connaissance externe de l’eucharistie que l’on présente, que l’on observe, celle dont on peut demander, « qu’est-ce que c’est ? », et il y a la connaissance interne, celle qui prend contact physique avec nous, à l’initiative de Dieu.

En fait dans son homélie Benoît XVI ne nomme pas l’eucharistie quand il prononce ces phrases en particulier. Il nomme cependant l’eucharistie deux fois dans son homélie. La première mention est l’introduction, il commence ainsi :

« Avec la célébration de l’eucharistie, nous arrivons au moment culminant de ces Journées Mondiales de la Jeunesse. »

Il nous dit que le moment culminant c’est l’eucharistie en tant que célébration, c’est-à-dire la célébration où se réalise la consécration et la communion. Il ne s’agit pas seulement de la présence eucharistique mais de sa réalisation et de notre relation physique avec elle. L’eucharistie de communion qui était absente de l’enseignement des JMJ, de l’enseignement de mon diocèse et de la préoccupation du clergé pendant ces JMJ a été présentée par le pape Benoit XVI comme le point culminant de ces JMJ et la première chose dont il faut parler.

La deuxième et dernière mention de l’eucharistie que fait Benoît XVI dans cette homélie est cette phrase, vers la fin :
« Pour la croissance de votre amitié avec le Christ, il est fondamental de reconnaître l’importance […] de la participation à l’eucharistie dominicale ».

Là encore quand il nomme l’eucharistie il n’en parle pas en tant qu’exposition du Saint Sacrement, il parle de l’expérience de la messe, la consécration et la communion.

Pour vous, qui suis-je ?

De quoi parlait donc Benoît XVI quand il a dit qu’il y a deux manières distinctes de connaître le Christ, une connaissance externe à l’initiative de l’opinion publique et une connaissance interne à l’initative de Dieu ? Quelle analogie faisait le pape pour nous expliquer l’eucharistie ?

Benoît XVI parle d’amitié, de relation personnelle, et de connaissance intime et réciproque. Il commente l’évangile de Matthieu au chapitre 16, lorsque Jésus demande à ceux qui l’entourent : « Le Fils de l’homme, qui est-il, d’après ce que disent les hommes ? ». Et ensuite dans l’évangile après avoir écouté les réponses, Jésus demande, « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? ».

C’est à cette question très personnelle du Christ que Pierre répond « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ! », ce à quoi Jésus répond que cette connaissance a été révélée à Pierre par et à l’initiative du Père. En retour, Jésus dit à Pierre ce que Pierre est pour lui : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ». Cette réponse est la réponse de Jésus à Pierre, mais aussi la réponse de Jésus à Benoît XVI, qui nous signifie à quel point cette question est actuelle.

Les deux amis Jésus et Pierre répondent donc mutuellement à la question « et pour toi qui suis-je ? ». C’est une relation de connaissance personnelle réciproque entre deux personnes, et de ces deux personnes, l’initiative vient du Christ. Il en est exactement de même de l’eucharistie de communion : c’est une relation de connaissance personnelle réciproque entre deux personnes, et de ces deux personnes, l’initiative vient du Christ.

Il ne s’agit pas seulement de dire « que dit-on de lui » en montrant le Saint Sacrement exposé, mais de nourrir une connaissance interne, comme celle que l’on nourrit en répondant à la question que pose un ami « et pour toi qui suis-je ? » et en répondant en retour à la question « pour moi qui es-tu ? ».

Une fois nourri de cette connaissance interne de l’eucharistie de communion, ce n’est plus avec une connaissance externe à l’initiative des hommes que l’on adore, mais avec une connaissance interne à l’initiative de Dieu.

Ainsi le drame d’enseigner l’eucharistie d’adoration sans enseigner l’eucharistie de communion c’est qu’il n’est alors laissé à l’homme qu’une relation externe avec Dieu, rien de plus qu’un « que dit-on de lui ? », et cette relation peut être vécue avec n’importe quelle idole. Si on ne répond pas aux questions « et pour toi qui suis-je, et pour moi qui es-tu ? », on prend le risque d’accueillir chez soi un faux dieu. Si notre relation de connaissance se limite à « que dit-on de lui ? » on peut présenter à la dévotion des fidèles et se prosterner devant toutes les idoles du monde, du veau d’or à la Pachamama.

L’amitié au risque de la vérité

Si j’avais oublié après 11 ans le questionnement sur l’eucharistie qui m’avait habité alors et la réponse que j’avais reçue, l’enseignement du Christ et de Benoît XVI sur l’amitié m’a toujours suivi et a profondément nourri mes amitiés à partir de ce jour. Quand Benoît XVI a dit :

« Chers jeunes, aujourd’hui, le Christ vous pose également la même demande qu’il a faite aux apôtres : “Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ?” »

j’ai aussi entendu cette question prononcée par Benoît XVI, pour lui-même : « Pour vous, qui suis-je ? ». J’ai entendu cette invitation à vivre ce questionnement avec le Christ, mais aussi avec le pape, et avec mes amis. J’ai entendu cette invitation à poser et à répondre à cette question, réciproquement comme Jésus et Pierre ont répondu réciproquement à la question « Pour toi, qui suis-je ? ». Depuis ce moment j’ai beaucoup posé cette question à mes amis, j’ai invité à y répondre, et je me suis soumis en retour à l’exercice de la question réciproque « Pour moi, qui es-tu ? ».

Cette question n’est pas facile, même avec ses plus anciens et plus intimes amis. On se rend compte qu’on ne sait pas vraiment y répondre, ou que si on y répondait vraiment, ou que si on reconnaissait franchement qu’on ne sait pas y répondre, on pourrait y perdre nos amis, ou faudrait-il les redécouvrir.

Il faut pourtant se poser mutuellement cette question. C’est nécessaire dans l’amitié, c’est encore plus nécessaire pour s’engager dans le mariage. Le mariage lui-même va construire des réponses : « pourquoi fais-tu cela, parce que je suis ton épouse, pourquoi dois-je faire cela, parce que tu es mon époux », mais « pourquoi me demandes-tu en mariage ? pourquoi m’épouses-tu ? pour toi qui suis-je ? », c’est une question fondamentale.

La véritable amitié réclame cette question : « pourquoi m’es-tu fidèle, pourquoi m’aimes-tu, pour toi qui suis-je ? », « pourquoi te suis-je fidèle, pourquoi je t’aime, pour moi qui es-tu ? ». C’est d’ailleurs ce que dit Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus à Marie : « je veux te dire pourquoi je t’aime ». En répondant en vérité à ces questions, mutuellement, réciproquement, on peut découvrir la réalité de notre amitié, mais on peut aussi découvrir qu’on est abusé, ou qu’on abuse de son prochain… Que ce soit pour aimer en vérité ou pour guérir ou pour se convertir, pour se découvrir et pour se redécouvrir, il faut poser la question et y répondre.

La réponse ne doit pas seulement être vraie, elle doit être personnelle, si on répond un métier ou un diplôme ou comment on s’est rencontré, on répond à la question de la connaissance externe « que dit-on de moi ? ». La réponse personnelle est celle qui risque à la fois notre personne et notre amitié : « et toi que dis-tu, pour toi, qui suis-je ? qui es-tu pour moi ? ».

Le risque de la connaissance intime à l’initiative de l’autre

Que ce soit dans l’amitié ou dans la communion. Il faut prendre le risque de cette connaissance intime à l’initiative de l’autre. Cette invitation à poser la question et à y répondre « pour toi qui suis-je ? pour moi qui es-tu ? », je n’ai cessé depuis ce jour à m’y obliger envers mes amis et d’inviter mes amis à y répondre.

Voici donc l’enseignement que m’a donné Benoît XVI.

Alors que la catéchèse officielle des JMJ ne répondait pas à ma question, alors que mon propre évêque ne répondait pas à ma question, alors que le responsable de la pastorale des jeunes qui allait devenir directeur de séminaire et responsable de la formation du futur clergé ne répondait pas à ma question, c’est Benoît XVI, le pape, un Allemand, qui m’a répondu en espagnol, à moi qui suis français.

Si on me pose la question « que dit-on de Benoît XVI ? », je peux répondre « Il est Pierre et sur cette pierre le Christ a bâti son Église ».

Mais si Benoît XVI me posait la question à moi, aujourd’hui, « et toi Thomas, que dis-tu, pour toi qui suis-je ? ». J’ai une réponse à lui donner : « tu es quelqu’un qui m’a appris à aimer, à prendre le risque de perdre ce qui m’est cher si cet amour n’est pas vrai », et je l’ai fait, encore, et encore.

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Références :


Erratum par Thomas Debesse le 09/01/2023 à 05:00.

Il y a un léger contre-sens dans la phrase « mais il n’était pas bienvenu pour le fidèle d’exprimer un besoin d’enseignement au clergé », il faut lire et entendre « mais il n’était pas bienvenu que le fidèle exprime un besoin d’enseignement au clergé », plus exactement, « mais il n’était pas bienvenu pour le clergé que le fidèle exprime un besoin d’enseignement au clergé ».


Addendum par Thomas Debesse le 09/01/2023 à 05:00.

  1. On peut légitimement se poser la question : d’où vient la perte de religiosité affectant la relation de communion dans l’Eucharistie et le fait qu’elle ne semble plus s’exprimer et être encouragée que dans l’adoration ? Est-ce que le remplacement de gestes porteurs de religiosité par des gestes profanes participe à cette perte de conscience de la communion comme une expérience mystique ?
  2. À la question « Que dit-on du pape Benoît XVI ? » ou « Que dit-on du pape François ? » on doit répondre « Il est Pierre et sur cette Pierre le Christ a bâti son Église », et c’est pour cela qu’on doit l’aimer, que l’on doit la charité au Pape, en plus du fait que l’on doive la charité à son. Mais à la réponse « et toi, que dis-tu de lui ? », la réponse est personnelle. Aimer son prochain est un devoir rendu à son prochain, mais la question de l’affection est personnelle. Il nous est demandé d’aimer notre prochain, mais pas d’avoir de l’affection pour lui. Cette affection se gagne, personnellement, dans son être et par son agir, dans la relation personnelle que l’on entretient mutuellement avec l’autre.


Addendum par Thomas Debesse le 09/01/2023 à 06:40.

Voir aussi le témoignage du père Louis-Marie de Blignières, fondateur de la Fraternité Saint-Vincent Ferrier, au pape Benoît XVI, dans L’Homme Nouveau : « Je me souviens du jour où je lui disais que c’était grâce à l’amour de la Vérité qui transpirait dans ses œuvres, que j’avais retrouvé la communion hiérarchique… »


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Lecture conseillée : Le Christ identité du baptisé.

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