Posté par Thomas Debesse le 03/04/2013 à 07:46. Licence CC by (copiez-moi !)
Le 24 mars à Paris, il y avait de nombreux policiers en civil dans la foule. Il s'est passé une drôle d'affaire pendant la dispersion, en haut des Champs-Élysées.
Des hommes fuient, les policiers en civils se carapatent… Une voix crie :
Vous pouvez télécharger cet extrait audio en vorbis, en mp3, ou en flac. Source : un anonyme.
La foule a suivi et la plupart de ces policiers qui ne portaient ni brassards ni aucun signe distinctifs ont commencés à sortir matraques et bonbonne de gaz lacrymogène.
Le vis à vis avec la foule a duré plusieurs minutes en attendant que les CRS arrivent et qu'ils puissent s'enfuir sous leur protection.
Que s'est-il passé ? Pourquoi ont-ils fuis ? Pourquoi avaient-ils peur de la foule ? Avaient-ils quelque chose à se reprocher ? Quelle était leur mission ?
Où est Charlie ?
Ce jour là nous étions des centaines de milliers à avoir un appareil photo sur nous, au moins le mauvais appareil photo de notre téléphone portable… Et si nous cherchions nos amis parmi nos photos, pour les retrouver ?
Source : un anonyme, ainsi que les photos suivantes.
Nous allons donner des prénoms à nos policiers, ce sera plus facile. Celui-là nous l'appellerons Matthieu. Remarquez que l'uniforme qui lui a été fourni n'est pas fait pour donner confiance, ce qui est le comble pour un policier. Matthieu ne porte pas son brassard « police » quand il est en civil, il ne l'a vraiment sorti que pour le montrer discrètement aux CRS qui arrivaient.
Matthieu peut être blessé par un citoyen en situation de légitime défense alors que ce citoyen ignore qu'il est en face d'un policier.
André ne portait pas non plus son brassard « police », on le voit l'enfiler subrepticement alors qu'il rejoint en vitesse ses collègues. André n'aime pas être vu. André a certainement reçu l'ordre d'aller à un cosplay déguisé en personnage d'Assassin's Creed mais n'assume pas vraiment. Ou bien il ne va pas à un cosplay, mais a-t'il vraiment reçu la mission de faire régner l'ordre public ?
André peut être blessé par un citoyen en situation de légitime défense alors que ce citoyen ignore qu'il est en face d'un policier.
Martin porte un uniforme moins inquiétant. On remarque que Martin non-plus ne porte pas son brassard « police », il l'enfile tant bien que mal, mais seulement après avoir dégoupillé sa lacrymo (notez la goupille entre son majeur et son index).
Martin peut être blessé par un citoyen en situation de légitime défense alors que ce citoyen ignore qu'il est en face d'un policier.
Simon ne porte jamais son brassard « police ». Simon aime montrer qu'il porte une ceinture sur son pull, ceinture qui doit porter autre chose qu'un pantalon. Simon aime montrer qu'il porte des mitaines et donc que son index est libre pour actionner une gâchette. Simon n'aime pas être vu.
Simon peut être blessé par un citoyen en situation de légitime défense alors que ce citoyen ignore qu'il est en face d'un policier.
Barthélémy porte toujours son brassard « police ». On remarquera la légèreté du pas et la souplesse de Barthélémy alors qu'il se faufile discrètement dans la foule.
Jacques est tout de noir vêtu mais ne porte ni cagoule ni capuche. Martin ne porte pas son brassard « police » et n'hésite pas à faire usage de son arme pour frapper les citoyens sans sommation.
Jacques peut être blessé par un citoyen en situation de légitime défense alors que ce citoyen ignore qu'il est en face d'un policier, et il pose le premier geste de violence pour que la situation soit possible.
Christophe est plus discret et porte son brassard « police ».
Matthias ne porte son brassard « police » qu'en pendentif sous son manteau.
Tant que Christophe n'ouvre pas son manteau, il peut être blessé par un citoyen en situation de légitime défense alors que ce citoyen ignore qu'il est en face d'un policier
Cyprien porte toujours son brassard « police » mais refuse de lâcher quelque chose dans son sac. Cyprien n'aime pas avoir les mains libres.
Philippe n'aime pas les capuches ni les cagoule mais préfère les crânes rasés. Philippe non-plus ne porte pas son brassard « police » et ne le sort de sa poche que lorsque le calme est rétabli.
Philippe peut être blessé par un citoyen en situation de légitime défense alors que ce citoyen ignore qu'il est en face d'un policier
Jean est très discret mais ne semble pas non-plus porter son brassard « police ».
Clément est le plus furtif de tous, et porte son brassard « police ».
Marie accompagne ses camarades partout où ils vont et ne porte pas son brassard « police ».
Esther montre bien en évidence sa plaque « police » mais son brassard n'est pas porté au bras… il semble qu'elle aie ouvert son manteau pour révéler sa fonction au dernier moment comme ses camarades.
Le mouvement
Tout commence par quelques hommes qui remontent la foule…
Remarquez Barthélémy, Matthias et Clément
Marie suit ses camarades… on remarque qu'un mouvement de foule se crée. Certains semblent étrangements plus pressés que d'autres, comme cet homme encapuchonné de violet, portant un sac en bandouillère comme Matthieu, André, Cyprien et Marie.
Marie a rejoint Matthieu et Matthias, Matthieu déploie sa matraque télescopique.
Barthélémy et un autre policier emmènent un homme. Jacques donne un coup à des manifestants.
Martin sors sa lacrymo et son brassard « police » mais avant de l'enfiler dégoupille la lacrymo. Matthias reste à ses côtés.
André, Simon, Matthieu et Philippe se préparent à affronter la foule qui se rassemble étonnée par ce qui se passe. Matthias se place plus en retrait.
Martin termine d'enfiler son brassard « police », André, Matthias, Simon et Matthieu semblent déterminés. La peur règne. Vraiment. Les policiers ne sont pas à l'aise et craignent vraiment pour leur intégrité.
Des CRS commencent à arriver, un mouvement de recul s'opère. André a profité de ce recul pour se masquer le visage. Matthieu se retourne pour montrer aux CRS qui arrivent par la droite son brassard « police » qu'il tient dans la main.
Simon est le premier à partir, après avoir dissimulé sa présence devant l'objectif en se plaçant derrière Martin.
Les CRS sont là et certains semblent rire de la mésaventure de nos amis.
Discrètement, nos amis contournent les CRS et s'en vont comme des voleurs.
Un badaud passe semblant n'avoir rien vu.
Un mur de CRS se forme.
Le mur est formé. La foule se pose des questions.
Étrangement, la personne qui avait été emmenée par Barthélémy semble toujours là. Vraiment ?
Que s'est-il passé ?
- Pourquoi les policiers se sont-ils affolés tout d'un coup ?
- Pourquoi ont-ils craint pour leur sécurité au point de s'agiter au risque de dévoiler leur couverture ?
- Qui crie « empêchez-les d'arrêter nos gars » ?
- Qui les a repéré, comment ?
- Qu'ont-ils fait ?
- Pourquoi être déguisé ainsi ?
- Quelle était leur mission, a-t-elle échouée ? a-t-elle réussi ?
- Qui est cet homme emmené ? Pourquoi ? Est-il vraiment emmené ?
- Pourquoi les policiers ont-ils peur de la foule qui les découvre, alors qu'ils sont sensés protéger la foule ?
- Pourquoi ont-ils dévoilé leur couverture, préférant le risque d'un conflit armé à découvert plutôt que la sécurité du camouflage ?
- Pourquoi les policiers ont-ils eu si peur ?
- De quoi les policiers avaient-ils peur ?
Débordement en marge de la manifestation
Je ne sais pas si nous obtiendrons toutes les réponses à ces questions, mais nous tenons là un élément d'une importance capitale.
Vous cherchiez un « débordement en marge de la manifestation » ?
Voici un débordement en marge de la manifestation, et les acteurs sont des policiers.
Manuel Valls parle avec certitude de débordements prémédités, ces débordements étaient-ils prémédités de l'intérieur ? (ministère de)
Transparence
Manuel Valls saura-t-il faire preuve de transparence, comme son confrère Jérôme Cahuzac ?
Libérez la police !
Qu'on ne s'y trompe pas, ce ne sont pas les policiers que j'accable. Un policier n'agit pas sans ordre ni mission. Comme expliqué ici et là, les policiers sont aussi victimes que les manifestants. L'important est qui donne l'ordre, et quel ordre.
Vous aussi avez plein de films et de photos ? Jouons à « Où est Charlie ? » ensemble ! Nous retrouverons certainement parmi vos clichés nos amis avant, pendant et après cette séquence. :)
École buissionnière
Au fait monsieur Bernard Boucault, vous êtes sorti de votre école pour assumer la tâche de préfet de police qui vous a été confiée, la prochaine fois que vous enverrez vos agents, c'est ainsi qu'il faudra les déguiser :
ou retournez à l'école.