Posté par Thomas Debesse le 05/03/2014 à 23:57. Licence CC by-sa (copiez-moi !)
Jérusalem est aimée, Jérusalem est louée, condamnée, ressuscitée, l’ancien testament se lamente sur Jérusalem, le nouveau pleure sur Jérusalem, on prophétise sur Jérusalem, on bénit Jérusalem, on se souvient de Jérusalem, on attend Jérusalem, on chante Jérusalem.
En grand amoureux de Jérusalem, je voudrais vous présenter pour ce carême trois albums de musique que j’avais offert à l’occasion de Noël et qui ont en commun la prière, la langue hébraïque et la figure de Jérusalem. Ce sera une série de trois articles.
Dans l’Église latine, le carême commence aujourd’hui, mercredi des cendres. Le mercredi des cendres est ce jour où l’on se souvient que l’homme n’est formé que de poussière qui ne demande qu’à retourner poussière, et que l’homme ne tient que par cette parole « Vis dans ton sang » (Ézéchiel 16, 6).
Le Carême, c’est le chemin vers Pâques, mais à la résurrection précède la passion. Jésus pleure sur Jérusalem, « Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et lapides ceux qui te sont envoyés ! Combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants »… (Matthieu 23, 37)
Sh’ma Yisrael
Premier album : Sh’ma Yisrael par Barry et Batya Segal.
Barry et Batya Segal sont un couple de juifs messianiques habitant Jérusalem et animateurs de louange. Dans Sh’ma Yisrael, ils interprètent en hébreu plusieurs classiques de l’ancien testament mais aussi du nouveau.
Pour l’amour de Sion
C’est l’occasion d’entendre chanter Lema’an Tzion, du livre d’Isaïe au chapitre 62 : « Pour l’amour de Sion je ne me tairai point, pour l’amour de Jérusalem je ne prendrai point de repos, jusqu’à ce que son salut paraisse, comme l’aurore ».
L’album commence bien évidemment par le Sh’ma Yisrael (Deutéronome 6, 4) et on retrouve vite les classiques Hallelu et Adonai, « toutes les nations, célébrez le Seigneur, tous les peuples, célébrez-le » du psaume 117, Kumi Ori, « Lève toi à la lumière », du livre d’Isaïe au chapitre 60, ou encore Hineh Lo Yanum reprenant le verset 4 du psaume 121 : « Non, il ne sommeille pas et ne dort pas, le gardien d'Israël ». Les rythmes joyeux du traditionnel Esa einai, « J'élève mes yeux vers les montagnes d'où me vient mon secours » (psaume 121) et du Uv-Sha’avtem mayim, « Vous puiserez de l'eau avec joie aux fontaines du salut » (Isaïe 12, 3) succèdent à l’espérance du Shiviti Adonai, « je place le Seigneur constamment devant moi » (psaume 16, 8). L’album se termine par le Hodu l’Adonai, « Louez l'Éternel, car il est bon, car sa miséricorde dure éternellement ! ».
Kadosh
Mais on retrouve aussi Kadosh, issu du livre de l’Apocalypse au chapitre 4 verset 8, c’est à dire le Sanctus. On remarque aussi le Seh Haelohim, « Voici l’agneau de Dieu, voici celui qui ôte le péché du monde » du prologue de Jean (1, 29) et le Baruch Haba tiré de l’évangile de Matthieu (23, 39) : « Car, je vous le dis, vous ne me verrez plus désormais que vous n’ayez dit : Béni celui qui vient au nom du Seigneur ! ».
Écoute Israël
Les voies sont très douces, avec un accompagnement assez moderne. Quand ce ne sont pas des airs traditionnels, on ressent fortement l’influence de la louange évangélique américaine et c’est à la fois une qualité et un défaut. L’avantage : certains morceaux sont vraiment très doux et les sons modernes rendent une ambiance apaisante. Le défaut, c’est qu’il y a encore trop de passages en anglais, et l’intérêt de cet album, c’est l’hébreu, pas l’anglais à l’américaine. Sur Kumi Ori, on se passerait bien du passage spoken word en anglais par exemple. Avec ces incursions, ils visent encore trop un public formaté par l’évangélisme américain alors qu’ils pourraient viser un public international.
Mais l’album est très sympa à écouter, c’est pourquoi je vous le conseille volontiers ! Personnellement j’aime beaucoup Lema’an Tzion en faisant abstraction de l’introduction en anglais, Seh Haelohim, Baruch Haba, Kadosh, et je vous conseille particulièrement Hineh Lo Yanum.
L’album Sh’ma Yisrael est sorti en 1998, ça fait longtemps déjà et Barry et Batya Segal ont sorti un autre album en 2002, Go through the gates, mais qui est d’un intérêt bien moindre. le style est vraiment trop américanisé et c’est vraiment dommage ! Le nouvel album a un son plus compressé, et question style, certains titres sont caricaturaux (comme In the Latter Days). Il reste tout de même quelques titres intéressants comme Shabechi Yerushalayim à apprécier. En fait, l’album est écoutable, mais si vous cherchez de la louange à l’américaine, vous trouverez mieux ailleurs, tout simplement ! C’est une régression à mes yeux, ils perdent ce qui faisait leur intérêt. L’album Sh’man Yisrael est préférable, et de loin !
L’album Sh’ma Yisrael est donc bien meilleur et je vous le recommande donc. Il y a bien parfois quelques jaculations en anglais, mais on peut y faire abstraction. On peut vraiment apprécier la beauté de la langue hébraïque sur ces paroles éternelles.
L’album Sh’ma Yisrael est disponible à l’achat sur la boutique messianique en ligne Sons Of Zadok (13,99 $ à l’heure où j’écris ces lignes, environ 10,25 €, port non compris).
Je publierai bientôt la suite de cette série musicale et prophétique, avec un album de Ben Snof. À bientôt !