Y a-t-il une liberté au second tour ?


Posté par Thomas Debesse le 06/05/2017 à 06:52. cc Licence CC by (copiez-moi !)

Ce dimanche 7 mai aura lieu le second tour des présidentielles. Ma première réaction à chaud devant les résultats du premier tour fut celle-ci :

Bon alors on a deux paganismes au second tour, maintenant il va falloir discerner lequel des deux est le moins malveillant envers la nation française, c’est à dire le moins malveillant envers nos familles, nos foyers et notre foi.

J’exclus l’économie dans le discernement parce qu’il me semble que les deux sont illisibles sur ce point, il reste donc à discerner les rôles essentiels d’un état : administrer le territoire et prendre soin du bien-être de la population.

Certains de mes proches m’ont encouragés à développer un débat d’idée, voici mon développement.

Ils en ont parlé
Caran D’Ache, Un dîner en famille (détail)

La liberté de la conscience

Premièrement, je remercie tous les électeurs du premier tour sans qui ce second tour ne serait pas ce qu’il est, car ce second tour bouscule les postures confortables et cela est sain. Ce second tour a permis de mettre en lumière plusieurs schémas mentaux qui nous empêchent de penser.

Le premier schéma mental qui nous empêche de penser est cette injonction à donner des consignes de votes. Lors de précédentes élections il a été facile et confortable pour certains de donner des consignes de votes sans trop se risquer. Les choses se reproduisant, ces consignes de votes étaient devenues une habitude, jusqu’à en devenir attendues, jusqu’à être perçues comme un devoir, alors qu’elles sont injustes par nature. Ainsi les candidats perdants ont été enjoints à donner des consignes de vote. Un des plus précoces fut François Fillon, qui s’est soumis à l’injonction sans discernement. Lorsqu’il essayé de revenir dessus maladroitement c’était trop tard, il s’était soumis à ce carcan mental. Il faut remarquer le courage de Jean-Luc Mélanchon qui ne s’est pas laissé faire et qui a rappelé, au moins sur ce point, ce que signifiait insoumission.

Ce second tour a permis aussi à certains évêques de reprendre leur liberté. Voilà un bon exemple de personnalités qui aurait pu être tentés de se réfugier derrière la facilité et le confort, mais qui, devant l’embarras d’un duel Emmanuel Macron versus Marine Le Pen redécouvrent qu’ils n’ont pas de pouvoir sur la conscience morale des fidèles, se re-souvenant que le christianisme ne reconnaît à l’homme pas d’autre autorité morale que sa propre conscience, comme le précise le Catéchisme de l’Église Catholique :

« La conscience morale est un jugement de la raison par lequel la personne humaine reconnaît la qualité morale d'un acte concret qu'elle va poser, est en train d'exécuter ou a accompli. En tout ce qu'il dit et fait, l'homme est tenu de suivre fidèlement ce qu'il sait être juste et droit » -- CEC 1778

De manière secondaire, ce second tour à permis de révéler que l’Église respectait mieux la liberté de l’homme que tous ceux qui enjoignent les évêques à donner des consignes de votes aux fidèles. Thomas D’Aquin écrivait dans la Somme Théologique que la volonté devait toujours obéir à la raison, même lorsque la raison s’oppose à la foi au Christ :

«  la volonté qui s'écarte de la raison erronée va contre la conscience. […] Croire en Jésus Christ est bon par soi et nécessaire au salut ; mais la volonté ne s'y porte que sur la proposition de la raison. Donc, si cette foi est présentée comme un mal par la raison, la volonté s'y portera comme vers un mal. […] Toute volonté qui n'obéit pas à la raison, que celle-ci soit droite ou dans l'erreur, est toujours mauvaise. » -- Somme théologique, 1a 2ae, q19, a5

Ainsi, ceux qui enjoignent les évêques à appeler les fidèles à voter Emmanuel Macron ou Marine Le Pen demandent aux évêques de faire pour Emmanuel Macron ou pour Marine Le Pen quelque chose qu’ils ne feront même pas pour le Christ, car la liberté de la raison étant nécessaire à la foi, la liberté de la raison doit être protégée même lorsqu’elle va contre la foi.

Ainsi, quand certains demandent aux évêques de donner des consignes de vote, ils leurs demandent de placer leur candidat au dessus de Dieu lui-même, ce qu’heureusement, ils se sont refusés à faire. On remarquera cependant qu’en appelant à voter Emmanuel Macron, l’UOIF (Union des Organisations Islamiques de France) ne respecte pas la liberté de conscience des musulmans en France, place leur candidat au dessus de la liberté de la foi, et place l’urgence de cette élection au dessus du plan divin.

Le journal Le Point rapportait qu’au sein du Grand Orient, certains jugent que le refus de donner une consigne de vote est incompatible avec les valeurs de la franc-maçonnerie. Nous savons désormais que la liberté de conscience est incompatible avec les valeurs de la franc-maçonnerie. Donner une consigne de vote, c’est effectivement considérer le peuple comme un mineur incapable d’identifier le bien et le mal.

La liberté de la raison

Ensuite, je remercie ceux qui m’ont invité à me taire sur le passé douteux de l’entourage d’un candidat sous prétexte que celui de l’autre ne l’était pas autant. En me faisant cette invitation, ceux-là ont révélé de nombreux biais dont notre pensée est parfois encombrée. Le premier biais est le biais qui nous invite à ne pas regarder les réalités objectivement mauvaises d’une chose lorsqu’elle est placée à côté d’une autre chose comportant elle aussi des réalités objectivement mauvaises, ce biais qui nous fait agir, penser et discerner comme si la moyenne du mal annulait le mal, comme si la somme des casseroles des candidats s’annulaient mutuellement. Lorsque plusieurs choses sont comparées, le jugement moral ne peut se satisfaire de ne discerner que ce qui dépasse, le jugement moral est toujours intégral. L’autre biais, qui lui est associé, est celui qui consiste à s’obliger de traiter de l’un dès que l’on traite de l’autre, en fait ce biais qui prend des fausses apparences d’équité n’est qu’un piège mental que l’on pourrait apparenter à un trouble obsessionnel, comme un patient qui développerait le rituel de toujours reproduire avec sa main gauche ce qu’il vient de faire avec sa main droite.

Il est donc attendu que ce billet parle plus d’un candidat que de l’autre, ou ne parle pas de l’un et de l’autre sur les mêmes aspects. Par ailleurs, je ne ressens pas un grand besoin de beaucoup parler de Marine Le Pen, pour la première raison qu’il y a déjà beaucoup de monde pour parler d’elle et pointer les choses problématiques et que je n’aurai donc pas grand chose à ajouter à ce qui est déjà dit, pour la seconde raison que mon esprit libre n’y est pas contraint, et pour la troisième raison que la défense d’Emmanuel Macron ne peut se fonder sur sa comparaison avec Marine Le Pen, l’inverse étant aussi vrai par définition. Ceux qui voudront étudier plus en détail la candidature de Marine Le Pen sont invités à garder cette même liberté. La formation politique d’Emmanuel Macron étant inexistante, je ne pourrais pas non plus la développer autant que je le ferai pour le Front National. Je parlerai donc surtout du parti de Marine Le Pen, et de la personne d’Emmanuel Macron.

Christianisme et paganismes

En commentaire de certains articles de presse chrétienne j’ai vu certaines personnes s’interroger que des chrétiens puissent voter Front-National. C’est une bonne question. Il est utile de s’y attarder afin de comprendre pourquoi, malgré l’imperfection de ce parti, certains chrétiens s’y retrouvent, et que ce n’est pas à cause d’un manque d’éducation comme j’ai pu le lire parfois.

L’Église a toujours tenu à respecter les cultures propres des peuples et des civilisations, et c’est une charité qui habite profondément le christianisme. Contrairement à l’Angleterre qui, dans son processus révolutionnaire à fait du christianisme une chose anglaise (l’anglicanisme), le gallicanisme n’est pas une réalité tangible. Certains penseurs socialistes comme Vincent Peillon souhaiteraient voir le christianisme se transformer en une sous-culture républicaine, mais ça ne prend pas. Il n’y a donc pas équivalence entre identité française et identité chrétienne, mais il y a une culture française chrétienne que l’Église a toujours profondément respectée, accompagnée et nourrie. Un élément fondateur de la prise de conscience de cette culture propre fut, au lendemain de la révolution française, les soulèvements vendéens. Ces soulèvements sont d’abord présentés dans les livres d’histoire comme une révolte fiscale, puis une révolte devant l’enrôlement militaire de ses habitants, mais les participants à ces soulèvements se découvrent très vite reliés par une identité chrétienne forte. Ainsi, les guerres de Vendée viennent, dès 1793, mettre en échec le totalitarisme révolutionnaire à respecter le droit des peuples à disposer d’eux même. Car la révolte du peuple vendéen se fonde sur le refus d’une ingérence économique, sur le refus de servir de chair à canon pour des combats qui ne sont pas les siens, et sur le souci de préserver sa culture propre que le totalitarisme révolutionnaire qualifie de « superstition » et souhaite anéantir.

Écrasés par un génocide et enfoui sous un mémoricide, ces hommes ont vu germer en leur cœur la conscience de leur appartenance. Ces guerres de Vendée ont fait germer au cœur des hommes la conscience d’un peuple chrétien en France, désormais objet de persécution. Ce droit des peuples à disposer d’eux même, défini tardivement à l’occasion de la première guerre mondiale, a germé au lendemain de la révolution au cœur des français que la terreur révolutionnaire persécutait dans leur culture et dans leur foi. Au lendemain de la révolution française, dans les persécutions d’une autorité qui lui semblaient étrangère dans sa culture et son agir, un peuple chrétien c’est découvert peuple.

Puisque c’est précisément le Pacte Républicain qui nourrit le mémoricide, et puisque c’est précisément le Front Républicain qui justifia les massacres, il est aisé de comprendre qu’une profonde partie de ce peuple chrétien en France ne soit pas réceptive à ces concepts de Pacte Républicain ou de Front Républicain qui nourrissent précisément la persécution de lui-même depuis la révolution Française.

Ainsi, le peuple chrétien en France s’est découvert peuple, et se découvrant victime d’une persécution contre sa nature de peuple et contre sa culture et sa foi, a découvert sa légitimité à disposer de lui-même. L’Église, toujours profondément respectueuse des peuples et des cultures diverses, ne pouvait que reconnaître et protéger cet éveil.

Il y a dans le Front National plusieurs mouvement païen contradictoires au point que même l’aspect « national » n’y trouve pas d’unité. Il s’y trouve évidemment plusieurs paganismes nationalistes, et il est bon de s’y attarder.

Certains de ces paganismes voient dans le Christianisme la cause de tous leurs maux. Rêvant de ressusciter les paganismes païens, ils voient dans le christianisme un adversaire à anéantir pour permettre le réveil de ses mythes. Ce paganisme se retrouve par exemple chez l’essayiste Dominique Venner qui avait profané Notre-Dame de Paris par son suicide. C’est précisément à cause de la présence en son sein de ce paganisme antichrétien que certains mouvement néonazis peuvent être séduits par le Front National et c’est précisément sur la présence de ce paganisme antichrétien que se fondent les craintes les plus fondées. Ce nationalisme antichrétien étant capable de séduire à la fois néonazisme et franc-maçonnerie, c’est ce paganisme qui inquiète le plus l’électorat chrétien, avec raison. En fait ces paganismes mythiques sont eux-mêmes capables de développer un profond rejet du nazisme ou de la franc-maçonnerie, les percevant comme d’intolérables cultures de substitution. Ces paganismes mythiques ne peuvent se tolérer les uns les autres par nature et ne peuvent tolérer le christianisme par nature. C’est précisément à cause de ces paganismes que le chrétien fonde son rejet du Front National.

D’autres de ces paganismes développent plutôt un panthéisme, voyant le christianisme comme une particularité culturelle bonne à protéger, voire utile. Cela rejoint parfois certains athéismes qui reconnaissent les bienfaits de la foi chrétienne sur le développement rationnel et culturel d’une société, ne serait ce que d’un point de vue purement pragmatique et intéressé par les effets. Ce paganisme panthéiste, bien qu’incompatible avec le dogme Chrétien, est globalement bienveillant envers le christianisme qu’il voit à la fois comme une richesse à protéger et comme un compagnon d’infortune devant le totalitarisme révolutionnaire. Ainsi, ce paganisme panthéiste se révèle moins dangereux pour le chrétien que le totalitarisme révolutionnaire. Se révélant lui-aussi comme une réalité complexe, ce paganisme panthéiste développe en parallèle du peuple chrétien le sentiment d’un droit de peuple à disposer de lui-même, autant de fois qu’il est possible à une population de faire naître en son sein le sentiment de constituer un peuple. C’est précisément à cause de ce paganisme-là que le révolutionnaire fonde son rejet du Front National. Le républicain invoque le « Front Républicain » pour écraser les langues régionales, écraser les superstitions locales, écraser les cultures locales, les traditions locales, et les identités locales. Il convient cependant d’être prudent envers ces paganismes panthéistes, car un changement de rapport de force suffit à anéantir la bienveillance et la tolérance dont a besoin une minorité persécutée pour survivre.

Le totalitarisme républicain craint beaucoup plus le paganisme panthéiste que le paganisme mythique dont il est subjugué. Si le totalitarisme républicain se targue d’antinazisme, il ne peut s’empêcher d’en développer une fascination secrète, par jalousie. Quant aux totalitarismes bolcheviques, la fascination est assumée. Le totalitarisme républicain rejoint le paganisme mythique dans la volonté de réaliser un mythe et de renouveler l’homme dans ce mythe. C’est pourquoi sa posture antinazie n’est que superficielle : le totalitarisme républicain s’en sert pour manipuler les masses, mais travaille au même dessein. Les véritables adversaires du totalitarisme et les adversaires du nazisme sont les mêmes : ceux qui professent une vérité révélée (juifs, chrétiens), ainsi que les multiples panthéismes qui lui rappellent qu’il est vain de vouloir recréer les autres hommes à sa propre image.

Ainsi, ces multiples panthéismes et le christianisme se retrouvent objets de persécution de la part de ce totalitarisme républicain qui veut recréer un homme nouveau au détriment de ce qu’il est, de sa culture, de sa famille, de sa langue, de ses traditions, et de sa foi.

Ainsi le Front National, bien qu’habité par de nombreux paganismes, a toujours séduit un fort électoral chrétien à cause justement de cette capacité du Front National à développer cette conscience du droit des peuples à disposer d’eux-même. Et parce que c’est un droit que l’Église respecte profondément, la forte présence de chrétiens au sein du Front National est justement ce qui empêche le Front National de développer plus profondément les courants païens mythiques et suprémacistes qu’il peut séduire.

C’est probablement à cause de cette même capacité du Front National à développer cette conscience du droit des peuples à disposer d’eux-même que Nicolas Dupont-Aignan a finalement rallié le Front National pour ce second tour, car bien que divergeant sur de nombreux points, le Gaulliste souverainiste y trouve sa place, de la même manière qu’on peut trouver au Front National des Gaullistes et des nostalgiques de l’OAS, de la même manière qu’on peut trouver au Front National des personnes qui voient en Jeanne d’Arc une sainte, d’autres une patriote mythique, d’autres une féministe, d’autres un folklore culturel à protéger, et pour d’autres peut-être, une imposture.

Le Front National étant très divisé, il est très difficile de prédire où sa victoire éventuelle pourrait conduire, car de nombreux mouvements contradictoires y opèrent. Il est à noter par exemple que l’accord de gouvernement entre Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan contient beaucoup de renoncements de la part du Front National et parfois sur des points jugés jusqu’alors « non négociables » comme la sortie de l’euro. Certains de ces renoncements qui touchent directement à l’inhumanité qui est souvent reprochée au Front National, comme le renoncement à faire payer la scolarisation des enfants étrangers. Nicolas Dupont-Aignan ayant obtenu du Front-National de faire passer le bien de l’enfant au dessus de tout. De même, le Front National s’engage à reprendre les mesures d’aide au handicap du programme de Debout La France, ainsi que la reconnaissance du vote blanc. Ainsi, la candidate du Front-National, par un étrange tour de passe-passe, se retrouve au second tour la candidate du droit des peuples à disposer d’eux même, de la protection des plus vulnérables (enfants et handicapés) et se retrouve la candidate de la démocratie, promettant l’extension de l’expression du peuple au suffrage universel. Bien sûr, il est difficile de discerner ce qui relève de la posture et ce qui n’en relève pas.

Parmi toutes ces tensions contradictoires à l’intérieur du Front National, nul ne sait ce qui ressortira réellement d’une victoire présidentielle, mais c’est un constat : nombre de chrétiens essaient de tirer la couverture à eux, de l’intérieur. La réponse à la question « y a-t-il un électorat chrétien au Front National » est assez simple : il y a toujours eu une volonté forte d’évangéliser ce parti. Est-ce que ça marche ? La réponse n’est pas aussi simple, la place aussi élevée d’un Florian Philippot inquiète beaucoup de chrétiens, mais lui-même n’est pas assez fort pour faire taire cette inquiétude légitime.

L’élection d’un candidat

Emmanuel Macron a tenu à ne pas faire de son programme un élément important de sa campagne présidentielle, pour une fois, c’est profondément juste, sauf qu’il ne le fait pas pour la bonne raison.

Emmanuel Macron a raison de ne pas faire de son programme un élément important de sa campagne car l’élection présidentielle n’a pas pour objet un programme mais un candidat, le mandat présidentiel est un mandat représentatif. Si le mandat présidentiel était un mandat impératif, le programme serait essentiel, mais ce n’est pas le cas. L’élection présidentielle ne désigne pas un programme à appliquer mais un représentant qui fera ce qu’il veut, comme ne pas appliquer son programme. C’est pourquoi dans cette élection ce n’est pas le programme qu’il faut discerner, mais bien la personne, son entourage, son passé, son curriculum vitæ, ce qu’il a déjà fait, comment il l’a fait, avec qui, qui sont ses collaborateurs etc.

Si l’on se trouve au second tour avec un duel Emmanuel Macron versus Marine Le Pen c’est justement parce que ce n’est pas le programme qui est important mais le candidat. Nous avons au second tour deux fortes images : l’un incarnant charme et de la séduction, l’autre incarnant la force et la sévérité. François Fillon n’étant que le technicien d’un programme, il ne pouvait que se faire écarter.

Ainsi faut-il regarder qui est ce candidat Macron, son entourage politique, sa famille, son histoire personnelle, puisqu’il faut élire un représentant et non un programme, puisque tout ce qui compte, la seule question qui importe, c’est « qui est le candidat ? ».

Ainsi vient le couple Brigitte et Emmanuel Macron. Certains ont beaucoup raillé l’écart d’âge entre les deux mais cela n’est pas problématique qu’il y ait un tel écart d’âge entre Brigitte Trogneux et Emmanuel Macron. Qu’Emmanuel ait 39 ans et que Brigitte en ait 24 de plus n’est pas un problème. Le vrai problème c’est qu’Emmanuel Macron a été victime de ce qui s’apparente à un détournement de mineur alors qu’il avait 15 ans et qu’il n’était pas psychologiquement et affectivement construit, et que cela ne pouvait que le blesser profondément. On retrouve aujourd’hui un Emmanuel Macron habité d’un narcissisme sans limite, un caractère manipulateur et menteur, et incapable de discerner le juste de l’injuste, sachant discerner le profit, mais pas le bien. Le problème n’est pas qu’un adulte de presque 40 ans soit en couple avec un adulte de 24 ans son aîné, mais que Macron a été victime de ce qui s’apparente à un détournement et que l’écart d’âge était encore plus grand que son propre âge à lui. Le problème n’est pas qu’un adulte de presque 40 ans soit en couple avec un adulte de 24 ans son aîné, mais qu’Emmanuel Macron ait été profondément blessé dans son développement et qu’il est toujours sous le contrôle de la personne qui l’a blessé, une personne qui a elle-même détruit sa propre famille, anéanti son mari sans aucun scrupule ni aucun respect. Le mari que Brigitte a détruit est tellement anéanti qu’il n’a même pas osé assister à l’enterrement de sa propre mère, de peur d’y croiser Brigitte.

Encore aujourd’hui, lorsque Brigitte fait l’éloge d’Emmanuel, elle précise qu’elle parle en tant que professeur et non en tant qu’épouse. Lorsque Brigitte admire Emmanuel Macron, elle admire toujours un écolier, révélant combien leur relation ne s’est jamais résolue et qu’ils vivent toujours une relation de détournement, et pas une relation d’épouse à époux. L’adolescence d’Emmanuel Macron ne s’est jamais vraiment terminée et l’on constate par ses paroles que Brigitte l’entretient dans cet état. C’est pourquoi il est extrêmement inquiétant que dimanche la France puisse élire à la tête de son gouvernement un homme instable, profondément narcissique qui aligne mensonge sur mensonge pour attirer les autres à lui, et donc manipulateur. Il est extrêmement inquiétant que dimanche la France puisse élire un homme qui est toujours sous l’emprise de la personne qui l’a blessé dans son développement affectif, et qui l’entretient dans son adolescence.

Cette campagne électorale a révélé qu’Emmanuel Macron est un homme qui ne sait pas dire non, qui est d’accord avec tout le monde de peur d’affronter la contradiction, mais surtout, qui ne sait pas se dire non à lui-même.

Emmanuel Macron est un homme qui ne sait pas dire non à une femme qui veut détruire sa famille et détruire son mari.

Profit, déni, inhibition

Emmanuel Macron est le poulain d’un François Hollande, un homme qui a endetté la France comme il avait endetté la Corrèze. Emmanuel Macron est l’homme qui a vendu SFR, Alstom et qui se sucre en bradant l’économie Française. Emmanuel Macron est l’homme qui reprend à son compte les paroles de Manuel Valls lorsqu’il demande aux Français de s’habituer à vivre avec le Terrorisme.

Emmanuel Macron est de ce cercle d’hommes qui ont fait de l’attentat du Bataclan un déni. Rappelez-vous, nous ne connaissons de cet attentat que le nombre de mort, les français ont été invité à se taire sur ce qui s’était passé, comment ces hommes étaient morts, les actes qui ont été posés. Le gouvernement a étouffé l’affaire, et les familles de victime et les survivants se retrouvent aujourd’hui face à un déni national qui les enjoint de se taire, et d’une certaine manière, à douter de ce qu’eux ou leurs proches ont vécu. Ces familles vivent cette même réalité dont témoignent les survivants de la shoah ou encore les survivants de la guerre d’Algérie : leurs concitoyens ne peuvent pas les croire, pas seulement parce que la vérité est trop difficile à entendre, mais dans leur cas car la vérité n’a même pas été dite.

Des survivants de la shoah ont plusieurs fois exprimé ce mécanisme de déni de la société, de leurs proches qui leur disaient « tais-toi » parce que c’était trop dur à entendre. Mais l’inédit dans l’attentat du Bataclan, c’est que ce déni n’est pas le déni prévisible et compréhensible des proches, ce déni est un déni d’état, un déni institutionnalisé. Rappelez-vous lorsque Christiane Taubira twittait de ne pas partager de photos du Bataclan soit disant pour ne pas blesser les familles, faisant un chantage affectif aux millions de Français, parlant à la place même des familles impliquées avec une indécence incroyable. Parce que s’il est vrai que ces familles avaient besoin de distance et avaient besoin de dépasser cela, ces familles avaient aussi besoin de vérité, et l’on ne peut pas dépasser un drame sans l’appréhender en vérité. Ces familles sont aujourd’hui confrontées à un déni institutionnel qui leur enjoint de se taire. Ce gouvernement est un gouvernement de déni et de manipulation, et Emmanuel Macron est un pilier de ce gouvernement de déni et de manipulation. Emmanuel Macron est ministre d’un gouvernement qui a préféré étouffer l’affaire.

Emmanuel Macron est donc aussi cet homme qui, avec Manuel Valls, demande aux Français de s’habituer à vivre avec le terrorisme, en sachant pertinemment que cela signifie mourir avec le terrorisme. Emmanuel Macron est un homme qui ne sait pas dire non, même pas dire non au terrorisme.

Emmanuel Macron est le candidat de la gauche, et parce qu’il est le candidat de la gauche, il a la garantie morale de la gauche avec lui, il n’a aucun garde-fou, il peut se permettre même ce que l’extrême droite n’ose pas. C’est beaucoup plus insidieux et pervers, et ça lui permet d’aller bien plus loin et de faire bien plus grave s’il le souhaite, mais avec bon visage. Quand le Front-National est profondément divisé avec de nombreux contre-pouvoirs internes, Emmanuel Macron ne se voit rien opposer. Emmanuel Macron a le gouvernement avec lui, les médias avec lui. Même le parti des Républicains, après avoir été sali et traîné dans la boue pendant toute leur campagne ont appelé à voter pour Emmanuel Macron, révélant qu’ils ne seraient jamais un contre-pouvoir.

Point Godwin

Puisque le Front National est au second tour, les évocations de fascismes sont venues avec, cela fait désormais partie du folklore électoral. Ainsi, Emmanuel Macron pense pouvoir jouer sur la peur du Front National. Initialement l’atteinte du point Godwin révélait qu’un débat s’était embarqué dans un chemin sans issue, de plus en plus souvent, ce point Godwin se transforme en coup de poing Godwin pour empêcher un débat de trouver une issue.

En fait la situation est assez inédite. L’imaginaire médiatique associe couramment nazisme et Front National, il y a tout un bagage culturel qui se nourri de cela, c’est donc assez facile de jouer sur cette association sans trop faire un effort. Mais quand on creuse un tout petit peu côté Emmanuel Macron, il y a de quoi se poser des questions.

Emmanuel Macron est le candidat des banquiers de la finance, comme l’était Adolf Hitler, poussé par l’ex président de la Reichsbank Hjalmar Schacht. Parce qu’Hitler est jeune et n’a pas de véritable expérience politique, ce monde de banquier et de financier pensent garder la main sur lui et s’en servir pour leurs intérêts, comme le pensaient Hjalmar Schacht et le banquier Kurt von Schröder, entremetteurs auprès du chancelier Franz von Papen.

La stratégie de campagne d’Adolf Hitler s’est construite sur une logique de « tout sauf ça », tout sauf la terreur brune, le bolchevisme. Face à la terreur brune du bolchevisme et au bruit des bottes du stalinisme, le choix semblait vite fait pour les électeurs allemands. Aucun aspect douteux du parcours ou de la personnalité d’Adolf Hitler n’avait de prise car en face, les médias agitaient le spectre de la terreur brune.

Adolf Hitler était un homme affectivement blessé par une relation conflictuelle avec son père et terrassé par la mort de sa mère, sa personnalité est réputée pour son narcissisme gigantesque et sa mégalomanie. Son discours de masse était toujours un discours de séduction plutôt que d’argumentation, il fuyait toujours la contradiction.

Adolf Hitler tenait une posture socialiste pour séduire le milieu ouvrier. Charmeur, il nourrissait une grande popularité auprès des femmes. Adolf Hitler était le candidat du vote « il faut faire barrage à la terreur brune ». C’est ainsi qu’il est élu « pour éviter le pire » sauf que la mégalomanie et le narcissisme d’Adolf Hitler étaient plus forts que ceux qui croyaient se servir de lui, plus fort que les financiers, plus fort que les banquiers, plus fort que les hommes politiques qui l’avaient catapulté au pouvoir de l’état Allemand.

Emmanuel Macron est le candidat téléguidé des banquiers et de la finance qui s’imaginent pouvoir se servir de lui à cause de sa jeunesse et de son inexpérience. Victime de ce qui s’apparente à un détournement de mineur de la part d’un professeur qu’il a épousé plus tard, sa vie affective et conjugale reste profondément marquée par la confusion. Emmanuel Macron ne sait pas où il va et développe une forte mégalomanie. Lorsqu’il est interrogé sur son absence de programme, il ne se justifie pas sur le fait que le mandat présidentiel est un mandat représentatif, mais invoque transcendance et mystique en déclarant qu’il saura comment agir en temps voulu, il justifie la vacuité de ses propositions en expliquant qu’il agira par inspiration plutôt que par expérience ou préparation.

Ainsi Emmanuel Macron prend le profil de l’apôtre, imitant Matthieu 10 « ne vous inquiétez ni de la manière dont vous parlerez ni de ce que vous direz: ce que vous aurez à dire vous sera donné à l'heure même; car ce n'est pas vous qui parlerez, c'est l'Esprit de votre Père qui parlera en vous. ». Emmanuel Macron se prend pour Jeanne d’Arc et se présente habité d’une mission mystique pour la France. Enfin, Emmanuel Macron prend la posture christique, habité d’une mission de passage sur terre, reprenant pour lui-même cette parole en Jean 14 « Encore un peu de temps et le monde ne me verra plus ». Ainsi Emmanuel Macron développe peu à peu le profil d’un gourou de secte, invoquant l’occulte et le mystère, développant ce profil sur son inexpérience et son profond narcissisme.

Emmanuel Macron est le candidat du parti du 49.3 et le candidat du gouvernement par ordonnance comme il l’a clairement exprimé. Emmanuel Macron est le candidat de cette caste politique qui ignore des centaines de milliers de manifestants et qui jettent des pétitions de centaines de milliers de signatures.

Dans son essai « Pourquoi je suis moyennement démocrate », raison 9 « …Mais qu’on en fait une idôlatrie », Vladimir Volkoff écrivait « À la démocratie, il manque un élément essentiel de toute religion, vraie ou fausse : la transcendance ». Si Vladimir Volkoff écrivait cette proposition en vue d’une critique rationnelle du système démocratique, c’est la contraposée qui nous intéresse ici. Puisque le système démocratique est per se incompatible avec toute notion de transcendance, lorsqu’Emmanuel Macron présente ouvertement son action politique comme une transcendance, il révèle que son action politique est foncièrement incompatible avec le processus démocratique. Selon Emmanuel Macron, c’est donc un esprit et non le peuple qui guidera son agir politique. Il est important de reconnaître cette posture foncièrement antidémocratique, et il convient de discerner l’identité de cet esprit.

Emmanuel Macron bénéficie donc de la garantie morale de la gauche, cette même morale qui ferme les yeux sur les massacres au nom du socialisme, aveuglée par la fascination pour les dictateurs, et cette même morale qui refuse de reconnaître le génocide que la terreur républicaine avait ordonnée en France. Contrairement à Marine Le Pen qui voit son parti profondément divisé et se retrouve confrontée à un contre pouvoir médiatique fort, Emmanuel Macron n’a aucune opposition politique, aucune opposition médiatique, et son inhibition est aussi profonde que l’est son narcissisme, aussi profonde que l’est un enfant qui n’a jamais complètement dépassé le stade de l’adolescence. Emmanuel Macron est le candidat de l’intimidation.

Emmanuel Macron est aussi le candidat du paganisme franc-maçon, un paganisme ouvertement antichrétien qui nourrit en toute impunité les persécutions en France depuis la révolution, persécutions qui se font dans le sang quand le système politique est suffisamment protecteur, quand le système politique n’est pas suffisamment fort pour dire non. Emmanuel Macron ne sait pas dire non.

Emmanuel Macron est le candidat du terrorisme islamique auquel il demande de se soumettre et de s’habituer, un terrorisme qui tue, qui persécute dans le sang, en désignant clairement le christianisme comme un adversaire. Emmanuel Macron ne sait pas dire non, pas même à lui-même, et pas même au terrorisme islamique.

Ce qu’a étouffé le gouvernement en étouffant l’attentat du Bataclan, c’est aussi le fait que les terroristes désignaient comme cible le christianisme de notre société. Ce que cache aussi le gouvernement, c’est que selon les paroles mêmes des terroristes, tous ces morts sont morts pour le Christ, malgré eux. Car c’était précisément la sentence de leur mort, les terroristes avaient condamnés à mort ces hommes et ces femmes en les accusant de christianisme, cela a été étouffé. Emmanuel Macron est le candidat du déni du christianisme, et le candidat du déni du sacrifice du peuple Français.

Tout comme le nazisme a substitué la culture allemande par une culture de substitution (mythe nazi), le système Macron dénie la culture française. L’idéologie Macron est plus subtile, elle ne nomme pas la culture de substitution et la construit discrètement, mais elle ne peut s’empêcher de s’attaquer à la culture française, et s’attaque frontalement à la culture chrétienne.

Enfin, Emmanuel Macron est le candidat du parti qui défend la GPA, la PMA, et autres marchandisation et exploitation du corps d’autrui, ne prenant soin de la femme que pour mieux l’exploiter. Emmanuel Macron est le candidat du parti de l’euthanasie et de l’eugénisme, qui élimine les faibles lorsque ils coûtent trop cher au système financier, et qui élimine avant la naissance handicapés et autres malvenus pour purifier la race.

Camps de concentration

Le Pape François dénonçait récemment les camps de réfugiés comme des camps de concentration.

Emmanuel Macron est le candidat de la spéculation financière qui s’enrichit de ces déplacements de populations, populations que l’on parque dans des camps. Le cynisme est que, contrairement aux rafles nazies, ces déportations sont volontaires. Emmanuel Macron est le candidat du parti qui nourrit les guerres dans les pays étrangers puis qui ouvre les frontières pour accueillir ces réfugiés préfabriqués. Emmanuel Macron est le candidat du MEDEF et de Pierre Gattaz qui se réjouit de ces flots de travailleurs vulnérables parce que détruits.

Au lieu d’investir dans leur formation, et de payer la venue de ces travailleurs, ils les font abandonner le pays qui les a formé et qui a investi en eux, appliquant une véritable culture sur brûlis pour récolter des hommes. Ils font en sorte que ces hommes abandonnent terre, famille et amis, ils leur font traverser les mers sur des embarcations de misère où ils voient leurs enfants se noyer, ils les font traverser les frontières dans des remorques de camion où ils voient leurs femmes se faire violer. Ils jettent ces hommes sur des chemins où ils devront apprendre à jeter leur voisin à la mer pour empêcher leur bateau de couler, où ils devront apprendre à violer pour se cacher leur détresse. Et une fois que ces hommes sont détruits, quand ces hommes au niveau de vie suffisamment élevé pour payer un passeur plusieurs milliers d’euros, professeurs et ingénieurs parfois, quand ces hommes ont traversé toutes ces épreuves et ont été avilis comme jamais, ce gouvernement les parque dans des camps.

Au plus fort de sa population, le camp de concentration de Calais comptait 10 000 déportés. Dans le genre facho, la bande à Macron c’est du lourd. Ces camps de concentrations sont régulièrement « démantelés » et leurs populations dispersées avant d’être reformés, mais cela ne fait que dissimuler leurs agissements pour un temps.

Emmanuel Macron est le candidat de la guerre en Syrie, qu’il soutient et encourage, pour laquelle il promet déjà des actions. Emmanuel Macron est le candidat de la fabrication de déportés, acteur de leur fabrication à la chaîne.

Voter en liberté

Les catholiques ont toujours une grande difficulté à se protéger des narcissiques manipulateurs dont ils sont les victimes les plus vulnérables. Parce que le catholique est habitué à tendre la joue gauche, le catholique oublie que cela ne se fait jamais sans discernement. Les catholiques oublient que même le Christ, venu pour donner sa vie, a fuit la jalousie d’Hérode. Les catholiques oublient que même le Christ, venu pour donner sa vie, devant la jalousie a fuit la mort. Il y a des morts qui se fuient. Abel n’a pas fuit son frère Caïn, et Caïn a perdu un frère. Le Christ a fuit Hérode, mais n’a pas fuit le Sanhédrin, car même s’il faut tendre l’autre joue, cela doit se faire avec discernement, parce que même la mort se discerne, parce qu’il y a des sacrifices acceptables, et d’autres qui n’en sont pas.

Certains proposent de voter Macron au premier tour pour « contrebalancer fortement ce choix de résignation aux législatives ». Mais cet espoir a été détruit par François Fillon lui-même lorsqu’il a appelé à voter Emmanuel Macron, démontrant que le parti des Républicains était incapable de lui former un contre-pouvoir. À cause de cette posture, il n’y aura encore une fois aux législatives que le Front National pour s’opposer à l’équipe d’Emmanuel Macron. Ainsi en a décidé François Fillon, en se faisant le soutien d’Emmanuel Macron, et en torpillant Sens Commun. Puisqu’il faudra de toute manière choisir entre le Front National et la caste d’Emmanuel Macron aux législatives, autant poser ce choix dès dimanche. Votez Emmanuel Macron aux présidentielles et sa bande aux législatives, ou bien Votez Marine Le Pen aux présidentielles et sa bande aux législatives, ou bien votez blanc, ou bien abstenez vous, mais surtout, ne votez pas tiède, ne le faites pas à moitié. L’Église a rappelé avec force que le chrétien avait sa pleine et entière liberté.


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