Posté par Thomas Debesse le 13/06/2025 à 18:00. Licence CC by (copiez-moi !)
→ regarder sur la chaîne Youtube N’oubliez pas de vivre (Licence CC By‑SA)
Vous savez qu’un chapitre de pèlerinage, c’est un moteur à quatre temps. On a un temps de chant, un temps de méditation, un temps de chapelet, et un temps de charité où nous faisons la rencontre des pèlerins avec qui nous marchons.
Alors, avant de commencer mon topo, je vais vous chanter un petit refrain :
Votre beau discours, mon cœur n’est pas las de l’entendre…
Pourvu que toujours, vous répétiez ces mots suprêmes :
Je vous aime.
Alors vous vous demandez peut-être pourquoi j’ai introduit mon topo avec ce petit refrain du répertoire profane français, il y a cette phrase importante à la fin : « pourvu que toujours vous répétiez ces mots suprêmes : je vous aime ». Alors quand Lucienne Boyer chantait ça en 1930, il y a presque cent ans, dans le couplet qui suivait, elle disait qu’elle doutait de la sincérité de l’amour, mais elle demandait quand même qu’on lui dise « je t’aime ».
Et c’est là le reflet de notre humanité, notre amour n’est pas toujours sincère, n’est pas toujours vrai, n’est pas toujours ordonné, mais nous ne devons jamais renoncer à aimer, et en fait nous devons apprendre à aimer.
Et donc c’est un topo que je vous propose sur le Je vous salue Marie et la prière du chapelet comme exercice de la vertu de charité.
Est-ce que vous savez ce qu’est une bénédiction ? Bénir, le verbe « bénir » en latin, c’est « benedicere ». « Bene » ça veut dire « le bien », et « dicere » ça signifie, c’est le verbe « dire ». Donc « bénir » c’est « dire le bien ». C’est souhaiter le bien, c’est simplement proclamer le bien. Si je dis « Au nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit », je bénis parce que je proclame la Trinité. Si je dis « je t’aime », je bénis. Et en fait quand on béni, aussi dans l’autre sens, nous disons « je t’aime » parce qu’au final, lorsque nous disons « je t’aime », lorsque nous faisons le bien, en fait nous aimons. Lorsque nous disons quelque chose de bien au sujet de quelqu’un, lorsque nous désirons le bien pour quelqu’un, nous l’aimons.
Et donc, puisque nous allons parler de la vertu de charité, est-ce que vous savez ce qu’est une vertu ? Une vertu, la définition exacte et précise, c’est « un habitus dans le bien ». C’est-à-dire une habitude dans le bien, une habitude à faire le bien. Le but de la vertu, c’est que votre premier réflexe soit juste et bon. Quand vous êtes dans une situation, que vous avez quelque chose à faire, eh bien ce soit tout de suite la bonne chose à faire. Et en fait la vertu c’est comme un muscle, ça s’exerce. Ça s’exerce par la pratique, dans le temps.
Savez-vous combien il y a de « je t’aime » dans un Je vous salue Marie ? On va faire un petit calcul. Combien y a-t-il de « je t’aime » dans un Je vous salue Marie ? Combien y a-t-il de bénédictions ? On va les compter ensemble.
- Je vous salue Marie : On reconnaît quelqu’un, et reconnaître quelqu’un c’est le bénir, c’est l’aimer. Nous avons une première bénédiction.
- Pleine de grâce : Nous reconnaissons le bien de quelqu’un, le bien de Marie, c’est une seconde bénédiction, c’est un second « je t’aime ».
- Le Seigneur est avec toi : Donc nous avons déjà deux bénédictions et là, la troisième, Le seigneur est avec toi.
Là en plus, Dieu est avec Marie. Nous bénissons, Marie est bénie d’être avec Dieu, et nous la bénissons en fait en reconnaissant qu’elle est avec Dieu.
Nous avons trois bénédictions. Et nous avons là en fait, le mystère de l’Annonciation.
- Vous êtes bénie entre toutes les femmes : Alors là il y a le mot dedans, « bénir », c’est facile, donc en fait nous donnons l’étendue de cette bénédiction, c’est encore une bénédiction, encore un « je t’aime », donc nous avons un quatrième « je t’aime ».
- Et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni : La maternité de Marie est une bénédiction pour elle-même, c’est une bénédiction pour nous, et nous le proclamons.
Donc si je ne me suis pas trompé dans le compte, nous sommes déjà à cinq « je t’aime », cinq bénédictions.
Il faut que je reprenne le compte : Je vous salue Marie, le seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus le fruit de vos entrailles est béni. Voilà, donc nous avons eu l’Annonciation, et là nous avons eu la Visitation.
- Sainte Marie : encore une bénédiction, encore un « je t’aime ».
- Mère de Dieu : encore une bénédiction et encore un « je t’aime ».
Donc nous avons sept « je t’aime », sept bénédictions dans un seul Je vous salue Marie.
Et on termine le Je vous salue Marie avec cette phrase : « Priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant, et à l’heure de notre mort ». Alors qu’est-ce que c’est, ça ? C’est une demande. C’est-à-dire que, pour faire une seule demande à une femme il faut la bénir sept fois d’abord. Alors c’est pas seulement vrai pour les femmes en fait. Et en fait c’est surtout nous, nous avons besoin d’aimer avant de faire une demande. Et vous pourriez me dire, « Oui mais par exemple dans l’armée, un commandant il va pas dire “je t’aime” à ses hommes ». Et pourtant un vrai chef c’est quelqu’un qui sait se faire aimer de ses hommes et qui aime ses hommes.
Donc si un Je vous salue Marie, il y a sept « je t’aime », combien y a-t-il de « je t’aime » dans une seule dizaine de chapelet ? Là on va faire du calcul mental, c’est interactif… Y a 70 « je t’aime » dans une dizaine de chapelet. Alors y a combien de dizaines dans un chapelet ? Y en a cinq, donc ça fait combien de « je t’aime » dans un seul chapelet ? 350. Sans compter les trois premiers, on va se limiter sur le chapelet sinon c’est compliqué. Si on fait un rosaire, c’est-à-dire trois chapelets, ça fait combien de « je t’aime » ? Ça fait beaucoup, ça fait 1050. Quand vous priez le rosaire, quand nous prions le rosaire là, en allant à Chartres, chaque jour, nous disons 1050 fois « je t’aime ». Et en fait si nous avons le désir de méditer et prier les quatre familles des mystères, Joyeux, Douloureux, Glorieux, et Lumineux, et que l’on prie tout ça, ça fait 1400 « je t’aime ».
Et donc je vous promets que, si vous dites le chapelet régulièrement, ou le rosaire, et que vous dites par jour 70 « je t’aime », 350 « je t’aime », 1050 « je t’aime » ou 1400 « je t’aime », et que vous adressez ces « je t’aime » à Marie, cela va changer votre vie. Vous allez apprendre à aimer.
Qui veut dire le chapelet ? La première dizaine ? Qui est prêt à aimer ? 70 « je t’aime », là, gratuits !
Sur les routes du pèlerinage de Chartres.