Bénir c’est dire je t’aime


Posté par Thomas Debesse le 28/05/2017 à 21:03. cc Licence CC by (copiez-moi !)

Bénir, « bene dicere » en latin, signifie « dire le bien », tout simplement. Bénir c’est plus que dire du bien, c’est dire le bien. Bénissez vos parents, bénissez vos frères, bénissez votre conjoint, bénissez vos enfants, bénissez vos amis.

bénir c’est dire je t’aime

Le plus grand bien que vous puissiez dire, c’est dire je t’aime.

Bénissez et dites « je t’aime », « je t’aime » est la plus grande des bénédictions.

Dites je t’aime à vos parents, dites je t’aime à vos frères, dites je t’aime à votre conjoint, dites je t’aime à vos enfants, dites je t’aime à vos amis.

C’est très important cela, dites je t’aime à vos amis. Il règne dans notre société une sorte de jansénisme qui voudrait qu’on garde ces mots pour une seule personne, nous donnant l’illusion qu’on aime mieux quand on n’aime jamais, que l’on bénit mieux quand on ne bénit jamais. Bénissez tout le monde, et dites je t’aime à tout ceux que vous pouvez, mais surtout, bénissez vos amis.

On ne peut pas aimer convenablement son conjoint si on se refuse à aimer vraiment ses enfants, et on ne peut pas aimer convenablement ses parents si on se refuse à aimer vraiment ses amis. L’amitié est ce qui reste lorsque même les corps sont morts. Aimez vos amis.

La famille, c’est l’ami que l’on n’a pas choisi, c’est-à-dire l’ami à qui l’on peut toujours pardonner et toujours demander pardon. Si vous ne savez pas dire je t’aime à un ami que vous avez choisi, il sera plus difficile encore de dire je t’aime à votre famille, cet ami que vous n’avez pas choisi, cet ami que vous avez reçu.

Lorsque le Christ demande à Pierre « m’aimes-tu », il n’attend pas comme réponse « Seigneur, tu sais bien que je t’aime ». Le Christ ne demande pas le savoir, il ne demande pas la connaissance, le Christ demande l’amitié. Lorsque le Christ demande à son ami « m’aimes-tu », il n’attend pas non-plus « je t’aime bien » ni « je t’aime beaucoup », le Christ ne demande pas la manière ni la mesure, le Christ demande l’amitié. Lorsque l’ami demande « m’aimes-tu », l’ami n’attend pas « tu le sais », l’ami n’attend pas « beaucoup », mais « je t’aime ».

Lorsque l’ami demande « m’aimes-tu », l’ami n’attend pas le savoir, n’attends pas la manière, n’attends pas la mesure. Lorsque le Christ demande à son ami « m’aimes-tu », le Christ attend que Pierre réponde « je t’aime ».

Évitez les fausses bénédictions, évitez les faux amours, les « je t’aime bien » qui signifient « je ne t’aime pas vraiment », aimez en vérité. N’ajoutez rien au « je t’aime ». Ne cachez pas vos « je t’aime » derrière le savoir, n’enfermez pas vos «  je t’aime » dans des mesures, ne mesurez pas votre amitié.

Ne vous contentez pas de vous réjouir du bien de ceux que vous aimez, réjouissez ceux que vous aimez du bien qui est le leur. Dites le bien. Dites « réjouis-toi ».

Réjouissez le cœur de ceux qui vous sont chers en leur disant le bien qu’ils sont. Dites « je t’aime ».

Il y a tant de mystères dans un Je vous salue Marie, et sept bénédictions : Réjouis-toi Marie, Comblée de grâce, Le Seigneur est avec toi, Tu es bénie entre toutes les femmes, Ton enfant est béni, Sainte Marie, Mère de Dieu. Sept bénédictions. Sept je t’aime. Méditer une dizaine de chapelet, c’est prononcer 70 fois je t’aime. Méditer un chapelet, c’est prononcer 350 je t’aime. Méditer les mystères joyeux, douloureux, glorieux et lumineux, c’est prononcer 14 000 je t’aime. Je me souviens, quand je travaillais à Paris, j’avais plus de deux heures de transport pour aller au travail, et en revenir. Plus de vingt heures de transport par semaine, pour trente-cinq heures de travail. Mais ces vingt heures passées debout dans un métro surbondé n’étaient pas perdues, chaque heure voyaient 14 000 je t’aime. Quel homme peut revenir de cela ? Quelle vie mener après ça ?

Le mystère du Je vous salue Marie, c’est aussi une demande : prie pour moi, et une humilité : pauvre. Le Je vous salue marie rappelle qu’on ne peut demander si on n’a pas d’abord aimé sept fois, et qu’il n’y a pas d’humilité si on n’a pas béni sept fois.

Bénissez. Dites je t’aime. Réjouissez. Dites « réjouis-toi ». Le véritable ami n’est pas celui qui se réjouit de votre bien, le véritable ami est celui qui vous réjouit de votre bien. Il y a ceux qui se réjouissent de votre bien, et il y a ceux qui vous réjouissent de votre bien, ceux-là vous aiment, ceux-là sont vos amis. Soyez des amis, bénissez, dites je t’aime et réjouissez ceux que vous aimez du bien qui est le leur.

Prononcer le nom de celui qu’on aime, c’est réjouir celui qu’on aime avec le bien qui est le sien. Prononcer le nom de celui qu’on aime est une bénédiction, et c’est un je t’aime. Nommer son ami, c’est déjà lui dire je t’aime : Marie, Jésus, Pierre m’aimes-tu ?

Bénissez, nommez, aimez, donnez souvent, donnez toujours, donnez tout le temps. Si vous n’avez encore jamais perdu un ami à cause de votre générosité, vous n’avez pas encore assez donné. Si vous avez déjà perdu un ami à cause de votre générosité, donnez encore.

Et chaque fois que vous tombez, relevez quelqu’un avec vous.

Bénissez, bénissez toujours, bénissez encore, et bénissez tous les jours.

Voici une bénédiction : Ma vie c’est le Christ et toi.
En voici encore une autre : Je t’aime.


Addendum par Thomas Debesse le 02/06/2017 à 10:07.

Plusieurs lecteurs m’ont demandé d’éclaircir ces mots : « ton véritable ami est celui qui te réjouit de ton bien ». Il ne s’agit pas seulement d’encourager à se satisfaire de ce que l’on a et à trouver sa joie dans ce que l’on a, c’est bien plus que cela.

En fait je n’ai jamais trouvé pertinent de dire « j’en suis heureux pour toi » j’ai même toujours trouvé cela hors-de propos, voire déplacé, et de fait, je ne le dis jamais. Par exemple, ça ne change pas ma vie qu’un ami aille mieux, ça ne change pas sa vie que je me réjouisse qu’il aille mieux, mais je peux le réjouir qu’il aille mieux, et je peux changer sa vie avec ce qu’il a, et je peux faire encore plus que cela.

Réjouir son ami, c’est éveiller la joie en lui, ce n’est pas seulement l’inviter à se contenter de ce qu’il a, c’est éveiller en lui toute la joie qu’il possède, parce que ça joie que vous éveillez, c’est la sienne.

Les uns se réjouiront de votre bonheur, les autres vous réjouiront de votre bonheur, ceux-là sont vos amis.


Addendum par Thomas Debesse le 18/08/2019 à 21:24.

On ne peut désirer d’un homme qu’il aime pour la vie et sans partage et attendre de lui qu’il renonce et oublie comme le vent tourne une page.

La fidélité n’est pas un jeu. Je n’ai jamais compris ceux qui disent qu’il faut tourner la page, car il faut tourner la page pour connaître la suite de l’histoire, pour vivre l’histoire.

Mais quand le vent s’en mêle, personne ne se souviendra où vous en étiez, tourner les pages ne fera rien si la pluie les a délavées.

Être fidèle c’est renoncer à pouvoir renoncer. On ne joue pas avec ça.


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